Présentation de l’Ouganda
Aussi connue sous le nom de "Perle d’Afrique", l’Ouganda est un pays où le vert est tendre, la terre ocre et le ciel bleu.
Données générales
Nom officiel : République d’Ouganda
Nature du régime : présidentiel
Chef de l’Etat : M. Yoweri Museveni
Données géographiques
Superficie : 236 860 km²
Capitale : Kampala
Villes principales : Jinja, Entebbe, Mbarara, Mbale, Soroti, Masaka, Gulu
Langue officielle : anglais
Langues courantes : anglais, luganda, swahili
Monnaie : shilling ougandais (1 eur = 4110 UGX au 2 mai 2023)
Fête nationale : 9 octobre (Independence Day)
Données démographiques
Population : 47,12 millions d’habitants (2021)
Densité : 228 hab/km²
Croissance démographique : 3,3% (2020)
Taux de fécondité : 4,82 naissances/femme (2019)
Espérance de vie : 63,4 ans (2020)
Taux d’alphabétisation : 76,5 % (2020)
Religions : catholicisme (39,5 %) protestantisme (44,5 %) islam (14 %), autres 3,2 %
Indice de développement humain : 0,525, faible, 166ème sur 187 (2021)
Classement Transparency international : 144ème sur 168 (2021)
Données économiques
PIB : 52 milliards $ (2023)
PIB par habitant : 1 163 $ (2023)
Taux de croissance du PIB : 5,9 % (2023)
Taux d’inflation : 6,4 % (2023)
Dette publique : 51,3 % du PIB (2023)
Déficit courant : 10,2 % (2023)
Principaux clients (2023) : Émirats Arabes Unis (27,7 %), Kenya (14,9%), Soudan du Sud (10,5 %)
Principaux fournisseurs (2023) : Chine (17,2 %), l’Inde (11,9 %), Émirats Arabes Unis (9,8 %)
Part des principaux produits exportés (2023) :
- métaux précieux : 27,3 %
- café, thé et épices : 17,9 %
- minéraux : 4,5 %
Exportations de la France vers l’Ouganda : 47,7 M€ (2016)
Importations françaises depuis l’Ouganda : 13 M€ (2016)
Forces de l’économie ougandaise : développement du secteur de l’énergie, soutien financier des bailleurs de fonds, progression des investissements directs à l’étranger (IDE)
Faiblesses de l’économie ougandaise : dépendance au cours des matières premières, importants déficits jumeaux, accroissement du risque de surendettement, exposition aux tensions régionales
Source : bpifrance, fiche pays - Ouganda, février 2023
Présence française en Ouganda
- Ambassade de France : Kampala
- Communauté française en Ouganda : 470 immatriculés (au 2 mai 2023)
- Communauté ougandaise en France : 315 résidents autorisés à séjourner en France (au 31/12/2016)
- Fiche sur l’Ouganda de la Direction générale du Trésor
Situation intérieure
Aperçu de la scène politique
Yoweri Museveni prend le pouvoir en 1986, mettant un terme à quinze années de guerre civile. Il instaure un régime de « démocratie sans parti » ou « movement system », avec pour objectif de canaliser les tensions politiques et confessionnelles à l’origine des années de guerre civile. Ce système est plébiscité, le 29 juin 2000, par un référendum remporté par le pouvoir à plus de 90 % des voix.
Après sa réélection en 1996 et 2001, le Président Museveni, décide, sous la pression d’une société civile organisée, d’ouvrir son pays au multipartisme avec l’organisation d’un référendum (juillet 2005). En contrepartie de cette ouverture, le président obtient une modification de la Constitution qui lui permet de briguer un troisième mandat.
Le candidat-président remporte les premières élections présidentielles et parlementaires multipartites le 23 février 2006 et est réélu en 2011 avec 68% des suffrages.
L’opposition politique s’est progressivement fédérée autour du principal parti d’opposition, le Forum for Democratic Change (FDC), dont le leader, Kizza Besigye, est l’ancien médecin du Président Museveni et candidat contre ce dernier en 2011 puis en 2016.
Lors des élections générales de février-mars 2016, tenues sous le regard des observateurs internationaux (UE,Commonwealth, EAC, UA…) et dans un contexte de vives tensions entre autorités et opposition, le Président Museveni a été réélu au premier tour avec 60,75% des voix pour un cinquième mandat. Kizza Besigye, son principal opposant, qui totalise 35% des suffrages, a fait l’objet d’une série d’arrestations et d’assignations à résidence durant cette période électorale et les médias et réseaux sociaux, d’un blocage par les autorités, principalement le jour du scrutin. S’il est reconnu que ces élections se sont déroulées d’une manière globalement pacifique et ont bénéficié d’un taux de participation élevé (67,61% pour la présidentielle), un certain nombre d’observateurs internationaux ont toutefois jugé qu’elles ne correspondaient pas aux normes d’un processus électoral démocratique.
A l’issue du scrutin présidentiel du 14 janvier 2021, le Président Museveni a été réélu pour un sixième mandat avec 58,64% des suffrages. Le principal opposant, Bobi Wine (de son vrai nom Robert Kyagulanyi Ssentamu), a obtenu 34,83% des voix. La participation (57,22%) est en recul par rapport aux élections présidentielles de 2016.
Après la confirmation des résultats électoraux, le Président Museveni a prêté serment en mai 2021 et remanié son gouvernement en juin - son parti, le NRM (National Resistance Movement), ayant également remporté les élections législatives.
Au plan sécuritaire, l’Ouganda a fait face à une menace terroriste accrue en 2021. Auparavant, le dernier attentat dans le pays remontait à juillet 2010, avec un double attentat mené par le groupe Al-Shabab à Kampala qui a faitsoixante-quatorze morts. Deux attentats sur le sol ougandais ont été attribués au groupe Allied Democratic Force (ADF) en octobre 2021, présent dans l’est de la République Démocratique du Congo. Leur menace en Ouganda a atteint son point culminant le 16 novembre 2022, avec un double-attentat qui a fait six morts dans la capitale ougandaise. Depuis l’intervention ougandaise dans l’est congolais, aucune nouvelle attaque terroriste n’a été menée.
Situation économique
Avec un PIB estimé à 52 milliards de dollars en 2023, l’Ouganda est la troisième économie de la Communauté d’Afrique de l’Est. Malgré une croissance économique pré-pandémie élevée (5,9% en 2023), l’augmentation du niveau de vie moyen des Ougandais est ralentie par une croissance démographique galopante. Alors qu’elle s’élevait à 28 millions d’habitants en 2006, la population est estimée à plus de 47 millions d’habitants en 2023. Cette explosion démographique fragilise l’objectif de l’Ouganda de devenir un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure d’ici à 2040. Pour cause, l’atteinte de cet objectif nécessiterait une croissance annuelle moyenne de 15%, chiffre affecté par le contrecoup des mesures sanitaires.
Aujourd’hui, le PIB/habitant de l’Ouganda s’élève à 1 163 dollars. Durant la crise sanitaire, le gouvernement s’est engagé dans des mesures de soutien aux populations et à l’économie, aggravant le déficit budgétaire. La dette publique s’établit cette année à 51,3% du PIB cette année (contre 40,8% en 2019). En juin 2021, le FMI a ainsi dégradé de faible à modéré le risque de surendettement du pays.
L’Ouganda aspire à devenir un pays producteur de pétrole, grâce à l’exploitation des gisements du lac Albert découverts en 2006. Près de 1,7 Mds de barils pourraient être extraits avec un rythme de production pouvant atteindre jusqu’à 230 000 barils/jour. L’investissement direct pour l’exploitation du lac Albert est estimé à 10 milliards de dollars, soit près d’un cinquième du PIB ougandais. L’exportation du brut ougandais se fera par un oléoduc chauffé de 1 445 km de long, l’East African Crude Oil Pipeline (l’oléoduc de pétrole brut est-africain), jusqu’au port tanzanien de Tanga. Les autorités ougandaises espèrent que la production pétrolière pourrait débuter en 2025. Total Energiez et le gouvernement ougandais ont signé l’accord d’investissement le 1er février 2022.
Politique étrangère
République Démocratique du Congo
Les relations avec la République Démocratique du Congo sont marquées par l’interventionnisme militaire ougandais dans l’est congolais dans les années 1990. L’occupation ougandaise de l’Ituri durant la seconde guerre du Congo était l’objet d’un contentieux juridique devant la Cour internationale de justice. L’accession au pouvoir du Président Tshisekedi en 2019 a amélioré les relations entre Kinshasa et Kampala. La République Démocratique du Congo constitue désormais une des priorités régionales pour Kampala, notamment en vue de renforcer les échanges économiques par la rénovation d’axes routiers entre les villes frontalières.
La présence sur le sol congolais depuis deux décennies du groupe armé islamiste Allied Democratic Forces (ADF), d’origine ougandaise, contribue à la déstabilisation de l’est de la République Démocratique du Congo. Kampala a lancé une offensive militaire dans l’est de la République Démocratique du Congo contre ADF le 30 novembre 2021. L’opération Shujja, menée de concert avec les Forces Armées de la République Démocratique du Congo, vise à éradiquer la menace terroriste ADF avec le déploiement de 2 500 soldats ougandais dans l’est du pays.
Rwanda
L’Ouganda entretenu des relations contrastées avec le Rwanda, marquées par la fermeture de la frontière en 2019 qui a fortement entravé les échanges économiques denses entre les deux pays.
Les deux pays se sont finalement accordés pour une réouverture du principal poste-frontière en avril 2023.
Burundi
Au Burundi, le Président Museveni avait été nommé médiateur par l’East Afrique Community pour faciliter la résolution de la crise politique qui a débuté en 2015. Il a félicité le nouveau Président burundais Evariste Ndayisimiye après sa victoire aux élections présidentielles du 20 mai 2020. Kampala et Bujumbura cherchent à densifier leurs échanges économiques. Le Président Ndayishimiye était présent à la cérémonie d’investiture de son homologue ougandais en mai 2021.
Soudan du Sud
Au Soudan du Sud, l’Ouganda est garant - avec le Soudan - de l’Accord de paix du 12 septembre 2018 (Accord sur la Résolution du Conflit au Sud Soudan revitalisé), obtenu sous l’égide de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD). Yoweri Museveni était historiquement proche de John Garang, le leader historique du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM) ; il est resté depuis un soutien du Président sud-soudanais Salva Kiir. Le Soudan du Sud représente un des principaux débouchés pour les exportations ougandaises (plus de 20%). Conséquence d’années de guerre civile au Soudan du Sud, l’Ouganda accueille en effet plus de 880 000 réfugiés sud-soudanais sur son sol.
Somalie
En Somalie, l’Ouganda a été le premier pays à déployer ses soldats au sein de l’AMISOM (janvier 2007-décembre 2021). Ces derniers ont livré la bataille de Mogadiscio cette même année pour en déloger Al-Shabab qui en avait pris le contrôle. Le groupe terroriste somalien a commis un attentat à Kampala en 2010 (74 morts) et disposait de plusieurs cellules sur le territoire ougandais (la dernière a été démantelée en 2014).
Depuis avril 2022, c’est l’ATMIS (African Union Transition Mission in Somalia) qui a pris le relai de l’AMISOM : le contrôle progressif du territoire et l’affaiblissement du mouvement Al-Shabab ont en effet permis à l’armée somalienne de s’affirmer, tandis que les soldats envoyés par les pays partenaires opèrent en renfort de la Somalie.